Un texte de Carl Tardif.
Collaboration spéciale
Les années se suivent et se ressemblent, dit-on. Patrick Scalabrini est bien placé pour le savoir, car pour la huitième fois en 14 saisons à la barre de l’équipe, le gérant des Capitales a construit son alignement au lendemain d’un championnat.
Et l’homme de baseball ne s’en tanne pas. Sous sa gouverne, les Capitales ont remporté le championnat des séries des ligues Can-Am et Frontière à sept reprises. En 2010, il succédait à son actuel patron, Michel Laplante, qui venait de tirer sa révérence avec une conquête à l’automne 2009.
«On peut l’espérer, mais il y a tellement un facteur chance qui rentre en ligne de compte dans une ligue à 16 équipes que tu ne peux pas t’attendre à remporter le championnat chaque année. Je veux gagner, c’est mon principal objectif, mais je tiens toujours à ce qu’on offre un bon spectacle, à ce qu’on joue des matchs qui valent la peine jusqu’à la fin. En 2018, on n’avait pas remporté le championnat, mais je me souviens qu’on avait offert une très belle saison à nos partisans», disait-il en marge de l’ouverture de la 25e saison des Capitales, cette semaine, à Florence, au Kentucky.
Chose certaine, Scalabrini voudra éviter de connaître des premières semaines laborieuses, comme ce fut le cas le printemps dernier. Il avait remis le train sur les rails avec la mise sous contrat du receveur Ruben Castro, qui avait changé la donne. La fameuse séquence de 14 victoires de suite avait ensuite semé l’espoir.
Malgré la perte de quelques gros morceaux, dont T. J. White, David Glaude et Greg Bird, Scalabrini n’a pas eu à repartir à zéro en raison du retour d’une quinzaine de joueurs de l’édition de 2023. Quelques ajouts sont déjà prévus au retour en ville pour le premier match local, le mardi 21 mai.
«Je suis toujours anxieux, mais cette année, c’est plus de l’excitation. Dès les premiers jours du camp d’entraînement, j’ai senti une effervescence dans l’équipe. On compte sur plusieurs joueurs ayant bien performé dans les gros moments, les gars sont contents d’être ici et l’esprit de corps se fait déjà sentir.»
Le gérant en serait à sa 15e campagne à ce poste si la pandémie n’avait pas annulé la saison 2020. Il a aussi joué pour la formation québécoise pendant cinq ans, notamment la première fois en 2001 sous la férule de Jay Ward. Des six gérants à avoir dirigé l’équipe, il est celui qui compte le plus d’ancienneté.
«Il y a eu beaucoup de changements dans les premières années, mais depuis 15 ans, la stabilité explique en grande partie les succès des Capitales. Nous avons une formule gagnante avec Michel à la présidence et Patrick comme gérant. Dans le monde du baseball, Patrick possède une très grande crédibilité. S’il quittait les Capitales pour une raison ou une autre, il recevrait une dizaine d’offres dès le lendemain. Il le sait sûrement, mais il ne nous le fait jamais sentir», soutient le vice-président Charles Demers.
À 47 ans, Scalabrini est un homme comblé depuis le premier jour où Stéphan Bédard, l’adjoint de Ward à l’époque, l’avait invité à se joindre aux Capitales à la fin de son parcours à l’Université d’Hawaï.
«Les Capitales ont changé ma vie à 100%. S’ils n’avaient pas existé, je n’aurais pas passé une seule journée dans le baseball professionnel. Je serai devenu douanier ou professeur d’histoire. Ça m’a permis de tomber en amour avec Québec, d’y fonder ma famille.»
Ambitieux, le rêve du baseball affilié n’est pas encore une chose du passé. Mais ce n’est pas pour demain.
«Si j’avais la chance de gravir les échelons jusqu’aux ligues majeures, je ne peux pas dire que ça ne m’intéresserait pas. Mais je n’en suis pas là, aujourd’hui. Mes enfants sont encore jeunes et je ne suis pas prêt à courir après ce rêve au détriment de ma famille. Je le dis et je le répète, je suis choyé de faire du baseball à temps plein et je suis très heureux à Québec. Peu importe où j’irais, il serait impossible d’avoir autant de plaisir qu’ici.»
Après une carrière de 40 ans au Soleil, le journaliste sportif Carl Tardif se joint aux Capitales en qualité de collaborateur. Ses reportages seront publiés sur notre site internet et nos réseaux
